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Le positionnement du nouveau chef ou du nouvel adjoint

Le positionnement du nouveau chef d’établissement adjoint et du nouveau chef.

 

Passé la concours et résultat en poche il n’y a plus qu’à attendre l’affectation. Concourant du Gard dans l’Académie de Montpellier, pas trop mal placé, je reçois une liste de postes et des vœux à faire pour … l ‘Académie de Poitiers. Instituteur dans le Gard, sous le préau d’une école que je dirigeais près de Nîmes, le premier contact avec le « positionnement » du nouveau chef d’établissement rimait avec les noms des villes comme Angoulême, Chasseneuil sur Bonnieure, Chabeuil, Saintes, Royan ou Morillon.

La leçon 1 (la plus violente).Dix vœux la mer et le sable proches des EPLE espérés et ce sera Chasseneuil, bien loin des estuaires rêvés. C’était donc le premier contact avec ce qu’il conviendra d’appeler « corps national » moi qui était géré départementalement. Trois ans à Chasseneuil, 1 week end sur deux dans le train, abonnement SNCF, gares d’Angoulême, Bordeaux changement, Toulouse et re changement, Narbonne, Sète, chez moi.

Trois après ce sera l’Académie de Grenoble, ne raisonnant plus en postes, catégories, classes et indices car j’avais bien assimilé la leçon 1 et elle est géographique.

La leçon 2 est culturelle. Nous sommes pétris de notre culture d’avant concours. Qui instit, qui CPE, qui prof, qui d’un autre horizon et première réunions des « stagiaires » et là nous sommes tous « semblables ». Moi je n’avais jamais été en contact avec un « chef d’établissement », lui il était délégué académique d’un syndicat et porteur d’idées toutes « défiante » à celles et ceux qui « incarnaient » le pouvoir qu’il embrassait aujourd’hui, elle, était ex PEGC intégrée au corps des certifiés et heureuse, épanouie, de rejoindre un nouveau corps auquel elle disait devoir tant. Un autre tout était affaire de maîtrise des élèves, de Règlements intérieurs et de chartes, de citoyenneté. Donc la leçon 2 acquérir une nouvelle culture comme un sphinx doit renaître des ses cendres.

La leçon 3 (Confinement, déconfinement). Nous passons de salle des maîtres ou salle des profs à plus de salle mais dans ce que nous appelions « avant » l’administration où siégeaient quelques personnes mi-anges, mi-démons avec des pouvoirs obscurs ou occultes, faisant pluies et beaux temps sur des classes, des postes, à la psychologie météorologique (le chef il est mal luné ….) analysées dans les salles fréquentées auparavant durant les récréations. Confinés donc là (l’administration) jusqu’à la retraite avec ses têtes à têtes comme ses solitudes où l’analyse juste, rapide, infaillible devra se substituer aux prévisions aléatoires.

La Leçon 4 l’atelier mécanique ou « la main précède la pensée ». Première réunion de formation, nous étions une « promo » de 78 novices croyant savoir et je me prends en pleine tête EDT, STS WEB, GAIA, ULYSSE, HSE, HSA, FONDS DE ROULEMENT, PLAN COMPTABLE, et mille autres sigles. Cure de paracétamol, le PC (l’ordi ...) comme allié et les applications comme plage du débarquement. Ouvrir toutes ces applications, jouer de la souris, flirter sans modération avec les tutos car le 6 juin pour un Perdir ne peut avoir lieu le 7. (voir lien de la matrice Eisenhower Matrice d'organisation dite Eisenhower=.

Je pourrais continuer car j’ai pris pour ce positionnement encore quelques leçons. Mais je ne voudrais 1 pas vous ennuyer et 2 ne pas être en retard sur le RDV que je vous avais donné. (leçon 5 sans doute).

Leçon 6 sa première apparition ou le positionnement « bienveillant »

Si les élèves, public « captif » par l’obligation scolaire et le « périmètre » déterminé par les conseils départementaux viendront les derniers, sur la rentrée « préparée » durant la semaine (ou les deux car les textes parlent de R-2 …) administrative agents du collège, personnel de la vie sco, professeurs nouvellement nommés, les anciens qui passaient par là, les curieux, puis le jour de la grande messe de prérentrée constitueront votre « carte de visite », votre « entrée » et celle-ci il ne faudra pas la rater.

« Elle à l’air sympa ... » ; « il se la pète ... », « on va en baver …. », « il récite son bréviaire qui est celui de l’administration …. » bref ce que vous avez peut-être dit ou pensé « avant ». Avec en plus, des jugements étayés, ou altérés, ou modelés par des critères qui, syndicaux, qui « pas promu l’année dernière », qui n’attend de vous que l’emploi du temps que vous aller révéler.

Devant vous des personnels et qui sont des « travailleurs » de l’éducation. Étymologiquement travailler vient de « trépalium » et donc qui souffrent ou souffriront à un moment ou un autre car 37 ou 38 annuités c’est long et ça multiplie les mauvaises « occasions » parfois. Si à l’école on parle bien souvent de la souffrance des élèves, On évoque moins la souffrance des personnels ; pourtant, elle influence l'absentéisme, l'investissement et la performance éducative du système, ce dont les Perdir sont comptables et « évalués » (les fameux entretiens avec les DASEN) . Selon l’enquête de victimation et climat scolaire auprès des personnels du second degré de 2013 (MGEN), les personnels ont une perception positive à 70% du climat scolaire de leur EPLE et c’est donc 30 % qui l’ont négative. Le jour de la grande messe de pré rentrée, dans un EPLE de 100 personnes dites vous que 30 d’entre elles n’attendent pas que vous développiez sans fin les mérites de la Loi sur l’École de la Confiance, les mérites du travail « partagé » et les joies de définir collectivement dans la fraternité les orientations pédagogiques de votre EPLE dans le cadre et le respect des orientations du plan académique.

Dans cette enquête de la MGEN les enseignants interrogés ont indiqué « que la plus grande parmi toutes les sources de violence citées est un problème de management et d’encadrement (37%), la seconde une mauvaise ambiance générale (28%), viennent ensuite les rivalités (21%), la jalousie (20%), les conflits non résolus (15.5%) ou la mauvaise organisation du travail (14.5%). C’est dire le poids du rôle des personnels de direction et leur potentielle influence sur la souffrance au travail des personnels de létablissement. D’abord parce que le chef d’établissement est garant de la sécurité des personnes et des biens, qu’il anime,gère et développe les ressources humaines de l’EPLE, mais aussi parce qu’il pilote le projet d’établissement en y associant tous les acteurs et partenaires de la communauté éducative, il suscite et fédère les initiatives »

D’autres recherches témoignent de ce problème d’envergure: selon l’enquête de victimation en milieu scolaire auprès des personnels du second degré (Debarbieux, Moignard, Hamchaoui, 2013), la violence est majoritairement verbale et symbolique(58%). Donc il ne va pas falloir se rater et se « positionner » au bon endroit. Par exemple ne pas se perdre dans une longue présentation de son « cursus » antérieur que l’on pense porteur de « réponses » pour ce nouveau public face à vous qui attend de vous des actes pour cette vie commune qui sera limitée. Nous voilà « unis » pour le meilleur et pour le pire, présentons le meilleur et laissons le pire au moment où il se présentera. Je me souviens de cette Perdir présentant l’entrée au collège à des CM2 futurs 6ème et qui commençait sa présentation par le Règlement Intérieur, le régime des punitions et sanctions et la « pierre de touche » de cet édifice qui était le carnet de correspondance. Les pauvres élèves auront bien le temps de rencontrer le CPE dont c’est le « job ».

Donc bien saisir son public et ses attentes, c’est sans doute pas là que commence « la bienveillance ».

Toujours dans ces enquêtes « On travaille par discipline (56%), de manière interdisciplinaire(27%) les deux (16%). Le travail en équipe a pour objectif principal l’échange sur les méthodes de travail et la production de documents d’évaluation (50%). »

Alors comment le « patron » ou la « patronne » va-t-il promouvoir une culture de coopération au sein des équipes pédagogiques ? ». Certes il y- a des instances pour cela, elles sont connues et « encadrées » par des textes et références. Mais « sa porte », son « temps », sera-t-il présent de temps en temps en salle des profs, nous donnera-t-il son téléphone « perso » comment s’intéressera-t-il à nos actions comme « sorties scolaires », voyages, venue d’intervenants extérieurs, nos expositions … ?

Un chercheur considère que « l’animation institutionnelle d’une équipe ne suffit pas, car la conception du travail collaboratif rencontre une contradiction qui provient de la perception des enseignants de leur propre travail qui veut que les pratiques pédagogiques de l’enseignant aient, à leurs yeux, un caractère privé. ». L’ enseignant est solitaire, là où l’établissement demande (Loi sur l’École 2005) une mise en commun de pratiques, observations mutuelles, préparations concertées de séquences, analyses communes.

Cette hypothèse confirmée par les enquêtes citées permet d’affiner la posture de chef d’établissement. Il doit mettre en confiance les personnels pour qu’ils s’autorisent à collaborer, sans jugement, et ainsi les «placer dans des dispositions favorables» à la collaboration, c’est la définition de la bienveillance.

Leçon 7 « convaincre pour ne pas voir à plaider ». L’EPLE n’est pas un prétoire et la mise en œuvre de la politique éducative décidée « démocratiquement » arrivée à la barre de l’EPLE n’est plus n’est plus soumise aux votes des jurés de la salle des Professeurs.

Le Perdir représente l’État ( Code de l’Éducation) et ne jouit pas de la liberté d’une expression qui lui est contrainte par son statut. L’obligation de « réserve » est assez détaillée pour en prendre conscience.

Pour autant, usant tout à fait normalement de leur expression plus libre, les personnels ne manquent pas de prolonger parfois des débats qui semblaient tranchés (créations de postes, mise en place d’une nouvelle réforme, arrêt ou frein aux sections bi langues et d’autres encore).

Le Perdir, fort de son expérience de passé prof, passé CPE a bien entendu outre son éventuelle position dans son ancien corps quand ces débats occupaient l’avant scène de l’actualité, sa propre idée de citoyen. Mais … mais … il lui devient important de se mettre à distance, de ne pas être dans le jugement. Il lui faudra être dans l’écoute attentive et la difficile prise de distance, savoir expliquer sans plaider.

La limite se situe donc entre combativité et servilité. Convaincre permet d’éclairer sans forcément imposer une décision ou changement d’avis des celles et ceux à qui on s’adresse, plaider c’est vouloir gagner.

Et pour éclairer et voire « convaincre » les outils sont nombreux (rapports de l’IG, Cour des Comptes, jurisprudences, littératures spécialisées d’horizons divers, recherches des contributeurs qui insufflent des réflexions ou « doctrine » pour se garder des réflexions par trop "dogmatiques".

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B
Merci bien Didier... Des conseils utiles et à propos... <br /> <br /> Lauréate en mal de conseils pour le grand saut
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D
Merci car ça m'encourage à continuer alors. N'hésitez pas à vous abonner (en haut à gauche). Le Perdir Enragé (bien que serein quand même) fête ses deux ans d'existence et approche je pense les 200 articles. Et n'oubliez pas, une question plus personnelle, utilisez "envoyer un mail" et je fais toujours des recherches et réponds. Bon courage à vous et ... c'est un beau métier. Didier<br />